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Jean-Claude Bélégou les années Noir Limite RITUELS : LES VIERGES / la mort (1988/1989)

 

 

 

La série Les Vierges fait référence par des jeux de citations à une iconographie religieuse de pietà, madones, de gisants...
Mort sensuelle et délice des plus beaux requiem.

"Mais ces draps de satin sombre, aux lourds plis qui ceignent les hanches, dérobent le sexe, ne sont-ils pas déjà linceuls ? Et le clair sommeil de ces vierges ne préfigure-t-il pas la mort qui, déjà, vient hanter visages lisses et seins à peine esquissés ? Si la vierge est tout à la fois mystère et menace, c'est que pour n'avoir pas connu l'ouverture dionysiaque, sa chair tout apollinienne se fait marbre, pierre, et son regard qui ne sait pas a l'éclat coupant du métal. La vierge initie le cycle, ou l'achève, — c'est tout un." écrira Dominique Baqué au sujet de cette série.

Comme les Voiles et les Douches avaient été réalisées simultanément en 1985/86, les prises de vues de la Terre et les Vierges ont été entrecroisées dans le même temps en vue de l'exposition Noir Limite La Mort, mais la série Les Vierges a été finalement abandonnée au profit de la Terre.


Maison Des Arts, Evreux ; Palazzo Cigogna, Busto Arsizio.

Rituels, tirages argentiques 30 x 40 cm réalisés par l'artiste.

 

Les Vierges.

 

Pures, les vierges ne sont mêlées de rien d'autre qu'elles-mêmes.

Ambiguïté du cadavre, être là et déjà nulle part, insaisissable, qui nous échappe.

Non pas la mort décomposée, vieille mort qui déjà détruit, mais la mort fraîche, neuve, jeune, celle que l'on ne reconnaît pas, qui encore vous tétanise, paralyse.

Frais cadavre délicieux, intact, composé. Sans plus aucune vulnérabilité.

Douleur, Amour, impuissance face à l'absence radicale. Folie éphémère.

Impuissance à ressusciter l'autre, le sauver. Originelle souffrance.

La mort intérieure.

L'étreinte dernière qui renaît.

 

 

Jean-Claude Bélégou