Jean-Claude Bélégou 2000/2004 La revanche de la chair
Dans un monde désincarné et hyper technicisé, société de surveillance et de contrôle, de rentabilité, d'encadrement et de marchandisation de toutes les activités humaines (travail, pensée, consommation, sexualité, reproduction, culture, loisir) où dominent dans le champ de l'art des discours volontiers néo-structuralistes (évacuation de l'humain, de la chair, de la subjectivité, de l'intériorité) et socio-réformistes aus prétentions documentaires, la chair, dans son affirmation d'individualité et de vitalité, de dynamisme irréductibles, et la conscience solitaire, sont sans doute les derniers lieux de résistance possible au "libéralisme totalitaire". Les photographies de Jean-Claude Bélégou depuis 2000 sont ainsi dominées par un pessimisme radical, donc tragique et dionysien, que sur le plan formel son retour au moyen format couleurs de ses débuts rend plus que jamais marqué par l'héritage de l'histoire de l'art, héritage de l‘histoire picturale que de celui de l’histoire de la photographie, et la préoccupation du "tableau" conçu comme objet, non de communication (pour la communication il y a les media) mais de contemplation et de méditation.
Dans une relative clôture, avec une grande liberté d'esprit, refusant toute instrumentalisation idéologique de l'art, il poursuit ses travaux en photographie argentique couleurs numérisée, oeuvre charnelle marquée dans sa forme par un certain naturalisme toujours préoccupée d'une quête de l'intime, c'est-à-dire du sentiment et de la pensée les plus intérieurs des êtres et des choses qui lui sont proches. Affirmer l'irréductibilité de la chair, de sa composition comme de sa décomposition, est ainsi une ultime urgence, une mesure de santé, là où il n'y a plus rien à attendre de vivant.
Il est représenté depuis 2001 à Paris par la Galerie Pierre Brullé.
Participe en 2005 à l’exposition Paris à Shanghai, troisième génération organisée par la Maison Européenne de la Photographie.
Le cycle entier est montré pour la première fois au Château d'Eau, à Toulouse, en juillet 2009
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