la teinte ombreuse et mélancolique de ces séries rompt avec les couleurs vives et ensoleillées, avec cette espèce de jouissance dionysiaco-tragique et parfois lyrique des séries couleurs précédentes, celles de La revanche de la chair ou de Éloge de l'amour.
Ici la couleur se fait économique, presque monochrome, la lumière sorte de clair-obscur de journées grises et pluvieuses.
Ici lumière du nord, dépouillement, traces et marques du temps, les poses récurrentes et la mise en scène sommaire, les modèles que je ne cherche pas à choisir, que je prends comme elles ou ils viennent, guère trop de sentiment.
Pourquoi ? Je serais bien en peine de l'expliquer, l'air du temps peut-être, le parcours accompli de l'image et de la vie sans doute. Une certaine tristesse du monde.
Mais toujours cette obsessionnelle quête de la vérité des corps et des visages, des peaux, des êtres. Vérité impénétrable et revêche, qui se défile sans cesse comme elles se dérobent, et qui pourtant affleure de courts moments privilégiés.
Attendre, espérer la splendeur de la chair. >>>>>>