Même si les œuvres de cette période ne peuvent être entièrement rattachées au courant "photobiographie" parce que ces images sont toujours fabriquées et mises en scène (il s'agirait tout autant d'auto-fiction) elles sont marquées par l'apparition d'un travail systématique d'autoportrait, d'exploration du territoire intime, et du quotidien. Le travail d'autoportrait, toujours vécu comme une épreuve, y est le vecteur d'une interrogation sur la subjectivité, non pas individuelle ou psychologique, mais existentielle.
L'écriture continue d'y jouer un rôle essentiel.
Séjours de création en 1990 en Italie pour Visages, résidence à l'Institut Français de Naples.
Lauréat du Prix Villa Médicis Hors Les Murs décerné par Le Ministère des Affaires Etrangères en 1992. Séjour de création en Scandinavie de 8 mois en 1992 pour ERRES/Vers le Grand Nord.
Gilles Mora consacre aux créations de cette période deux ouvrages, Visages puis Erres, associant images et textes, publiés dans les numéros 26 (1992) puis 29 (1994), de la revue « Les Cahiers de la Photographie », qui leur sont entièrement consacrés. S'ajoutera en 2000 la publication d'un troisième livre : De tous les jours.
Enseigne la photographie en 1990/91 à Photo Studies in France (Spéos), puis de 1992 à 1995 assure un enseignement théorique d'esthétique à l'UFR d'Arts Plastiques de l'Université Paris VIII puis d'histoire de la photographie à l'Université de Rouen.
Après Erres, arrêt de la photographie durant trois années et confirmant mon attachement à l'écriture, me consacre en 1994/96 à un roman : Ibidem. Reprise (un peu contrainte) de l'enseignement de la philosophie jusqu'en 2014.
Début 1999 importante rétrospective sur vingt années de travail au Château d'Eau de Toulouse à l'initiative de Michel Dieuzaide. >>>