Dans un monde désincarné et hyper technicisé, société de surveillance et de contrôle, de rentabilité, d'encadrement et de marchandisation de toutes les activités humaines (travail, pensée, consommation, sexualité, reproduction, culture, loisir) où dominent dans le champ de l'art des discours volontiers néo-structuralistes (évacuation de l'humain, de la chair, de la subjectivité, de l'intériorité) et socio-réformistes aux prétentions documentaires, la chair, dans son affirmation d'individualité et de vitalité, de dynamisme irréductibles, et la conscience solitaire, sont sans doute les derniers lieux de résistance possible au "libéralisme totalitaire".
Mes photographies depuis 2000 sont ainsi dominées par un pessimisme radical, donc tragique et dionysien comme tout pessimisme qui se respecte. Sur le plan formel mon retour au moyen format couleurs de mes débuts rend plus que jamais mes photographies marquées par l'héritage de l'histoire de l'art, de l'histoire picturale autant que par celui de l'histoire de la photographie, et la préoccupation du "tableau" conçu comme objet, non de communication (pour la communication il y a les media) mais de contemplation et de méditation.
Dans une relative clôture, avec une grande liberté d'esprit, refusant toute instrumentalisation idéologique de l'art, poursuite des travaux en photographie argentique couleurs numérisée, œuvre charnelle marquée dans sa forme par un certain naturalisme toujours préoccupée d'une quête de l'intime, c'est-à-dire du sentiment et de la pensée les plus intérieurs des êtres et des choses qui me sont proches. Affirmer l'irréductibilité de la chair, de sa composition comme de sa décomposition, est ainsi une ultime urgence, une mesure de santé, là où il n'y a plus rien à attendre de vivant.
2001 est le début d'une longue collaboration avec la Galerie Pierre Brullé à Paris.
En 2002 je reprends, à la suite d'Antoine Poupel, l'animation de l'atelier photographique de l'Université du Havre.
Participe en 2005 à l'exposition Paris à Shanghai, troisième génération organisée par la Maison Européenne de la Photographie.
Le cycle entier La Revanche de la Chair sera montré pour la première fois au Château d'Eau, à Toulouse, en juillet 2009 à l'initiative de Jean-Marc Lacabe. >>>