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Jean-Claude Bélégou Vivre encore : BRIBES ET FRAGMENTS 2017/2019

 

 

« … Ce ravissement d'attention par la vie qui pose là devant le regard, l'effort presque enivrant de la serrer de près, la lutte acharnée, passionnée, de la main de l'artiste contre la réalité visible… Ces satisfactions qui renversent un peu le dessinateur en arrière, et lui font contempler un instant, dans un mouvement de recul, ce qu'il croit avoir senti, rendu, conquis, de son modèle. » (Jules et Edmond de Goncourt)

Que dire de plus et de mieux ? Fragments de corps, bribes de vies...

Sûrement pas, comme je le lis sur des tweets que ceci "nous transporte dans la délicatesse du corps féminin" ou "raconte la femme fragile" c'est-à-dire quelques clichés qui ignorent la photographie autant qu'ils ignorent la réalité des corps (et des femmes).
F 2,8 aurait pu être ainsi le titre de cette série : gros plan, petite profondeur de champ, format carré, lumière du jour grise et douce, contre-jours, tout ce vocabulaire photographique élaboré par les années (19)20. Mais il est bien connu que "le doigt montre la lune, l'idiot regarde le doigt" et plus le niveau culturel moyen décline plus la fonction référentielle de l'image est seule à être aperçue et encore, déformée au travers du prisme d'un vocabulaire médiatique. Oui "topless" était Vénus, ai-je entendu récemment...

Comme Degas cesser d'exposer et de montrer, las des contre-sens et des stupidités? Il n'y a pas si longtemps j'ai lu que ma série Les Humbles était un ensemble de photographies prises dans une maison abandonnée... Fiez-vous aux medias! C'est là où j'habite et mon environnement quotidien, j'avais d'ailleurs pris soin de le préciser. Longtemps on a vu, si on peut appeler ça voir, dans Matisse un peintre érotique et décoratif...

Photographier un paysage comme un corps, photographier un corps comme un paysage

 

Tirages jet d'encre pigmentaire 60 x 60 cm réalisés par l'artiste d'après clichés numériques.