<

 

 

www.belegou. org /français/

 

Jean-Claude Bélégou cinéma : AURANE 2024

 

Portrait d’Aurane interprété par Noémie Sarcey. Long métrage 70 minutes couleurs sonore stéréo.

Comédienne, Elle répète, joue, déclame des extraits de la première partie de la Confession du siècle d’Alfred de Musset. Musset s’y affirme le poète lucide du désenchantement.

Elle chante une chanson de Mai, elle danse… Elle vit au quotidien…
Bribes et fragments, plans-séquences, larges part d’improvisation dans les mises en scène, lumières du jour dominantes, textes voix off improvisés et enregistrés par la comédienne.

Second volet du triptyque des portraits à la suite de celui d’Apolline. Là où le portrait d'Apolline était nocturne et hivernal, tragique, celui-ci se révèle printanier lumineux, diurne, comédie de la vie. Là où le précédent était bâti sur une fiction externe celui-ci pourrait être qualifié de « documenteur » ainsi que disait Agnès Varda de l’un de ses courts métrages.

Sons impressionnistes… Voix entremêlées, superposées, comme les conversations dont on surprend des parcelles ou des miettes dans l’autobus, ou les confidences qu’échangent ses voisins à un repas de noces… L’attention se portant tantôt à l’un tantôt à l’autre.

" La vie des autres, telle qu'elle nous apparaît dans ce qu'on appelle la réalité, n'est pas du cinéma mais de la photographie, c'est-à-dire que nous ne pouvons appréhender l'action que fragmentairement, par recoupements éléatiques. Il n'y a rien d'autre que les moments que nous passons avec cet être dont nous croyons comprendre la vie, ou quand on nous parle de lui, ou quand il nous raconte ce qui lui est arrivé, ou qu'il prévoit devant nous ce qu'il a l'intention de faire (...) les ponts entre une phrase et une autre phrase de ces vies si imprécises et si peu caractérisées, le lecteur aurait à les deviner ou les inventer. " (Julio Cortazar, Marelle, 109)