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Jean-Claude Bélégou cinéma : SOLSTICE 2025

Moyen métrage 57 minutes sonore.

S'il y a quelque chose à dire au sujet de Solstice, c'est qu'il faut regarder ce film comme un ensemble de souvenirs tournés par un amateur (et vraisemblablement amant) du dernier été passé avec celle qui fut vraisemblablement sa compagne (à moins qu'il ne s'agisse d'une pure mise en scène avec une comédienne?) avant que tout ne bascule dans le vide.

Comme une collection d'images sauvée des eaux ou du feu, un lot de bobines d'avant l'ère numérique, accompagné d'une boîte de reliques diverses sans grand intérêt, acquis, avec le projecteur, pour trois francs six sous dans un vide-greniers, ou une foire à tout, de village. Le tout tenant dans une valisette.

Parmi ces vestiges il y avait cependant cette lettre de rupture, ou d'amour, on ne sait pas très bien comment la qualifier, que j'ai fait enregistrer, et dont je me suis contenté de parsemer quelques extraits, les différentes bobines de baignades, jeux d'eaux, cueillettes, siestes, chatteries et loisirs. Le tout recollé bout-a-bout.

Malheureusement la quasi-totalité des petits films tournés par cet amateur anonyme est muette, j'y ai rapporté quelques sons d'ambiance et tenté que le spectateur ne soit pas trop gêné par le bruit de fond du projecteur (ou de la caméra ?). Seul un court moment, au reste assez émouvant, a pu être sauvé, durant lequel ses paroles peuvent être entendues.

De quand datent ces images? Difficile à déterminer, mais hormis les considérations techniques relatives aux petits films d'amateurs type 8 ou super 8 mm, en tous cas sans doute du milieu des années 60 ou 70, du temps où l'amour était encore un sentiment qu'un homme et une femme pouvaient éprouver ensemble, et qui faisait qu'elle pouvait se donner dans cette belle innocence, non dénuée de séduction. Qu'il pouvait, fasciné par elle, passer une part substantielle de son temps à la filmer (dans un rapport un peu fétichiste?). Le spectateur pardonnera donc le mauvais état de conservation des images, scintillements, faux raccords, rayures et poussières, grain, etc..

Il reste beaucoup d’énigmes autour de ces bobines : pourquoi, par exemple, l'image déborde-t-elle du cadre super 8? Les plans de cette jeune femme s'immergeant dans une baignoire datent-elles de la même période, ont-ils été tournés avec le même matériel, leur format n'étant pas identique? La lettre retrouvée a-t-elle vraiment rapport aux images, et à ce qui fut probablement une liaison avec cette femme, ou aucunement? Mais les mystères ne sont pas destinés à être dissipés, mais seulement à être tus.